Le chaos au Gabon est le syndrome d’une « tripatouillite aigüe » de la Constitution dont souffrent beaucoup de dirigeants africains. Ali Bongo a promulgué la révision constitutionnelle dans la journée du vendredi 14 avril 2023 lors du dernier conseil des ministres, peu de temps après son adoption massive par les sénateurs et les députés corrompus, réunis en congrès le jeudi 6 avril dernier à Libreville. Aucune réaction de l’opposition, encore moins celle de la société civile à ce sujet. Les Gabonais vont facilement consommer une fois de plus, un « hold-up démocratique ».
Comme des voleurs, Ali Bongo Ondimba et sa bande ont promulgué en catimini leur loi sur la révision de la constitution gabonaise sans procédé par un référendum.
« Ils sont bien conscients que ce qu’ils viennent de pratiquer, c’est un hold-up démocratique
. », nous a confié un membre de l’opposition.
Au moment où son deuxième mandat présidentiel tire à sa fin, Ali Bongo et ses amis se livrent au sport favori de ses homologues africains : le tripatouillage de la constitution pour s’éterniser au pouvoir. Voici comment, il se taille une nouvelle constitution. Le peuple a peur de protester même pacifiquement, au risque d’être violemment réprimé par les forces de la Police nationale.
La constitution gabonaise peut reposer en paix parce qu’elle s’appelle désormais « défunte! » En effet, la décision introduite comme un jeu d’enfants, au conseil des ministres du vendredi 14 avril 2023, sur le projet de loi modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n° 7/96 du 12 mars 1996 portant dispositions communes à toutes les élections politiques, vient confirmer qu’il n’existe aucune opposition au Gabon et le peuple n’aura donc rien à dire à ce sujet.
Donc cette procédure, pour mieux faire les choses, devrait faire l’objet d’un référendum d’avis partagés. Face à cette situation épineuse, il va falloir que l’opposition se réveille en poursuivant le combat par d’autres moyens, avec le dépôt d’une proposition de loi parlementaire revenant sur la révision constitutionnelle.
Les Gabonais ne sauront s’affirmer face à une quelconque élection, dans un pays qui de plus en plus, ne cesse de se noyer dans une instabilité politique et économique.